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Volaille de chair La demande se rééquilibre

Sur le premier semestre 2021, les ventes en magasin reculent sur un an, mais progressent par rapport à 2019. © Agnès Massiot

Après une flambée de la consommation à domicile en 2020, les ventes en restauration compensent le recul des achats en magasin depuis le début de l’année.

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La viande de volaille garde la cote. Sur le premier semestre 2021, la consommation française globale reste stable en volume (+ 0,2 %) par rapport à la même période en 2020. « Cela cache néanmoins des écarts importants », nuance Paul Lopez, président de la Fédération des industries avicoles (FIA). Si le poulet affiche une progression de 5,1 %, « la situation est extrêmement compliquée pour le canard (- 25,2 %) et la pintade (- 20,1 %) et vient se cumuler à des chiffres déjà équivalents en 2020, par rapport à 2019 », rapporte le président de la FIA. La consommation de dinde est également en retrait de 5,6 % sur les six premiers mois de l’année, par rapport à 2020. « Il y a une nette préférence des Français pour le poulet [voir les infographiques ci-dessous] », appuie Paul Lopez.

S’agissant des circuits de consommation, un rééquilibrage s’opère en 2021. « Avant l’épidémie de Covid-19, la consommation était tirée par la restauration hors domicile (RHD). Avec la crise sanitaire et les confinements, une flambée atypique de la consommation à domicile a été observée en 2020. Sur le premier semestre 2021, les ventes en restauration font leur retour, accompagnées d’un reflux de la consommation à domicile. »

« Plats préparés rapidement »

Selon l’Institut technique de l’aviculture (Itavi), les ventes de volailles en magasin reculent de 4,7 % de janvier à juin 2021, par rapport à la même période en 2020. « En revanche, si l’on compare avec la situation d’avant-crise, c’est-à-dire le premier semestre 2019, les ventes en grandes sur­faces progressent de 5,9 %, tirées par le poulet, qui enregistre une augmentation de 8,8 % », dé­taille le président de la FIA. L’interprofession de la volaille de chair (Anvol) explique ce rebond par « le succès des élaborés de volailles, en progression de 12,9 % sur le premier semestre 2021, par rapport à 2019. Cela témoigne d’une reprise des habitudes des consommateurs, qui passent moins de temps en cuisine et s’orientent davantage vers des repas préparés rapidement. »

Reprise des importations

Le retour de la consommation en dehors du domicile est toutefois synonyme d’une reprise des importations. Sur le premier semestre, elles ont progressé de près de 17 % par rapport à 2020. Résultat, « près de 39 % des volailles consommées en France étaient importées, contre 33 % en 2020 », constate Paul Lopez.

La viande de poulet est de loin la plus importée. De janvier à juin 2021, 46 % du poulet consommé en France provenait d’un pays étranger, la Po­logne en tête. Cette part était de 41 % sur la même période en 2020. Alors que l’interprofession affiche l’ambition de regagner des parts de marchés en France, « à ce stade, nous n’avons malheureusement pas fait beaucoup de reconquête », reconnaît le président de la FIA.

Vincent Guyot

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